La cybersécurité de l’Europe à la merci des hackers

Publié le 30 juillet 2012 à 11:52

L'Europe est “sous l'oeil des pirates chinois”, écrit Libération, reprenant une information de Bloomberg. L’agence de presse américaine a révélé qu’un groupe de cyber-espions chinois - suivi à la trace par un collectif américain (rassemblant des universitaires, des entreprises victimes de l’espionnage chinois et des experts en sécurité électronique) - a infiltré l’an dernier de nombreuses institutions et entreprises.

Ce groupe, baptisé“Byzantine Candor” (“Candeur byzantine”) par les services secrets américains et lié à l’armée chinoise, a notamment infiltré des institutions européennes, raconte le quotidien français :

C’était au moment où la crise de l’euro touchait un de ses points culminants. En juillet dernier, un groupe d’espions chinois s’est infiltré à distance dans les ordinateurs du Conseil européen. Pas une fois, mais cinq. Agissant depuis la Chine, les hackers se sont emparés, entre autres, du courrier électronique du président Herman Van Rompuy [...] Outre le Conseil européen, au moins 20 entreprises ont été victimes de Byzantine Candor [...] La plupart d’entre elles ont pour point commun de disposer de données ou d’innovations pouvant apporter un avantage économique à des entreprises chinoises, selon Bloomberg.

Libération ajoute que si il y a une dizaine d’années, “les cibles étaient les entreprises d’armement, généralement américaines [...] Aujourd’hui, personne n’est à l’abri”.

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La lutte contre le cyber-espionnage devient ainsi une préoccupation essentielle en Europe. Notamment en Espagne, qui, selon El Pais, “est l’un des pays les plus affectés par les attaques informatiques, des dizaines de milliers chaque année”.

Le quotidien espagnol explique qu’un centre national d’excellence de cyber-sécurité, financé par la Commission européenne, devrait voir le jour en septembre et qu’il aura son siège à l’Université autonome de Madrid. Ce sera le troisième du genre dans l’UE, après Montpellier (France) et Dublin (Irlande).

Or l’une des entreprises chargée de créer le centre, CFLabs, est dirigée par Matías Bevilacqua, “un informaticien arrêté et accusé dans une affaire d’achat et de vente de données confidentielles [...] qui a manipulé et vendu des informations sensibles de presque toutes les institutions de l’Etat”. Une situation qui pose problème, selon El País, qui regrette qu’“un hacker [soit] au coeur de projets sensibles de l’Etat”

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