Le 26 avril, le candidat de centre gauche et maire de Lefkosia (la partie turque de Nicosie), Mustafa Akıncı, a remporté le second tour de l’élection présidentielle dans la République turque auto-proclamée de Chypre du Nord (RTCN), créée après le putsch gréco-chypriote de 1974 et l’invasion turque du nord de l’île et reconnue uniquement par Ankara.
Akıncı a obtenu 60,5 % des voix, contre 39,5 % pour le président sortant, le nationaliste Derviş Eroğlu. Avec l’élection d’Akıncı, “la RTCN est entrée dans une nouvelle ère”, écrit Kibris : pour le quotidien chypriote turc, “nous sommes à la veille d’importants développements dans la question chypriote. Avant tout, Akıncı devrait créer une équipe de négociateurs” pour participer aux discussions sur la réunification de l’île. Suspendus depuis l’automne, les pourparlers sous l’égide de l’ONU devrait reprendre le mois prochain.
Lors de la campagne électorale, Akıncı s’est exprimé en faveur d’une solution fédérale et a proposé la rouverture au public de l’ancienne localité touristique de Varosha, près de Famagouste, aujourd’hui ville fantôme le long de la “ligne verte” qui sépare les deux pays.
A Chypre, l’élection d’Akıncı a été accueillie positivement : Politis évoque “l’esprit de 2003, lorsque plusieurs points de passage le long de la ligne verte ont été ouverts” et
une solution en vue. Nous saurons très vite si Akıncı sera capable de mobiliser les Chypriotes turcs et les colons turcs afin de s’unir à la communauté internationale et rendre plus constructive la position de la RTCN. Tout indique que la dynamique est en place.