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L’UE n’est pas un lieu sûr pour les lanceurs d’alerte

Publié le 21 novembre 2013 à 16:25

Les Whistleblowers (lanceurs d'alerte) sont essentiels pour la démocratie. Pour cela, ils doivent être protégés, notamment par les gouvernements. Et pourtant, la plupart des Etats de l'Union n'offre aucune protection juridique à ceux, comme l'ex agent de la NSA américaine Edward Snowden, qui veulent dénoncer la corruption ou les pratiques illégales dont ils sont à connaissance en raison de leur activité.

Dans un récent rapport, Whistleblowing in Europe. Legal protections for whistleblowers in the EU ("Lancer l'alerte en Europe. Les protections juridiques des lanceurs d'alerte"), l'ONG Transparency International affirme que seuls quatre pays sur 27 au sein de l'UE — à savoir, le Luxembourg, la Roumanie, la Slovénie et le Royaume-Uni — possèdent "un cadre légal que l'on pourrait qualifier d'avancé pour la protection des lanceurs d'alerte."

Les autres pays passés en revue sont divisés en deux groupes : ceux (il y en a 16) qui accordent une protection aux whistleblowers, quoiqu'insuffisante, et ceux (7 pays) ou il vaut mieux y songer à deux reprises avant de révéler des informations sensibles. Curieusement, la Finlande, considérée généralement comme une démocratie exceptionnellement ouverte, fait partie de ce dernier groupe.

“Pourquoi tous les pays de l'UE — et tout les pays du monde — ont besoin de lois pour protéger les lanceurs d'alerte contre les rétorsions et leur fournir un havre de paix pour rapporter les abus ?", demande Transparency International.

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Eh bien, simplement parce que, dans la plupart des pays, les lanceurs d'alerte sont exposés à des sanctions quasiment certaines de la part de leur supérieurs, de leurs collègues ou amis après avoir dévoilé des informations sensibles. Ils cherchent des moyens pour conserver leur job, leur carrière et leur réputation — et dans certains cas, leur santé, voire leur vie. Comme l'explique Whistleblowing in Europe, l'absence de protection pour les lanceurs d'alerte en Europe ne lèse pas uniquement ces derniers, qui peuvent prétendre à raison ne pas être licenciés, placardisés ou harcelés pour leurs révélations. Ils frappent les citoyens, l'économie, l'état de droit et l'environnement en Europe. Lorsque la corruption politique, les abus financiers et les crimes contre l'environnement ne sont ni exposés, ni punis, tout le monde est perdant. Des comportements abusifs comme ceux-ci ne peuvent être révélés qu'à l'aide des lanceurs d'alerte. Et ces gens ne peuvent lancer l'alerte que s'ils n'ont pas peur d'être punis pour cela.

Pour cette raison, Transparency International propose que tous les pays de l'UE "passent rapidement à l'action" pour "faire passer de nouvelles lois sur les lanceurs d'alerte" ou de "renforcer celles existantes" :

Toute formule qui ne prévoie pas une protection absolue et sans failles pour les lanceurs d'alerte priverait l'Europe de son partenaire le plus précieux pour la lutte contre la corruption — les gens.

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