“Il fallait que j’agisse”, explique Anatoli Sobolev. Cet homme de 36 ans, professionnel de la publicité digitale, a déménagé en Géorgie dès le mois de mars 2022, peu après avoir été arrêté au cours d’une manifestation anti-guerre en Russie. Après avoir été bénévole pour Volunteer Tbilisi, une ONG qui vient en aide aux exilés ukrainiens en Géorgie, il en est désormais directeur du département pour le développement.
Sobolev est loin d’être le seul à donner de son temps. Aider les Ukrainiens à trouver un logement ou du travail, organiser des manifestations, éduquer ses compatriotes sur les questions d’impérialisme et de colonialisme : les militants russes trouvent différents moyens pour s’opposer à la guerre de Vladimir Poutine depuis l’étranger.
“Quand je suis parti […], je pensais que tout serait vite terminé”, déclare Vasilisa Borzova. “Cela semblait tellement absurde et dénué de sens qu’il était difficile d’imaginer que la guerre puisse durer si longtemps”. Borzova était étudiante en master de sciences politiques et relations internationales à l’Ecole de sciences économiques et sociales de Moscou avant de partir pour l’Arménie. Les choses ont depuis empiré ; après qu’une première vague de Russes eut fui la guerre et la répression politique, une deuxième a suivi après l’annonce de la mobilisation des civils en septembre 2022.
Darina Mayatskaïa affirme elle aussi qu’elle n’avait absolument pas prévu son déménagement et le fait qu’elle résiderait toujours en Arménie un an plus tard. “Je faisais des plans de carrière, j’avais dressé une liste de choses à faire en 2022”, explique Mayatskaya. A Saint-Pétersbourg, elle travaillait comme avocate dans une agence immobilière, tout en aidant des candidats politiques indépendants à se présenter en vue d’être élus législateurs.