Un pas en arrière sur le chemin de l’Europe

Publié le 2 mars 2015

Le nouveau gouvernement moldave a entamé ce 2 mars son mandat sous des auspices que l’on pouvait espérer meilleurs : soutenu par deux partis conservateurs – le Parti libéral-démocrate de Moldavie (PLDM) et le Parti démocrate (PD) – et le Parti communiste (PCM), il ne sera pas facile pour le Premier ministre Chiril Gaburici de naviguer entre les choix pro-européens des premiers et le tropisme prorusse du troisième.

Ce mariage à trois un peu forcé n’a pas manqué de provoquer des grincements de dents au sein du PLDM, au point que le chef du gouvernement sortant, Iurie Leancă, vient de quitter le parti, en remporté les élections législatives du 30 novembre dernier. Son leader, Mihai Ghimpu, avait en effet prétendu de pouvoir désigner le président de la République et de mettre au programme du gouvernement l’adhésion à l’OTAN.

Quant à Iurie Leancă, il a payé cher son soutien appuyé à l’actuel Premier ministre roumain Victor Ponta lorsque celui-ci était candidat à la présidence de la Roumanie, à l’automne dernier : qu’un dirigeant du Parti libéral-démocrate de Moldavie, membre du Parti populaire européen (droite) soutienne un candidat socialiste était incompréhensible – et inacceptable pour le président du PLDM, l’ancien Premier ministre Vlad Filat, qui ne le lui a pas pardonné. Comme le Klaus Iohannis, aujourd’hui président !”

Et tandis que Leancă a annoncé la création d’un nouveau parti et que le nouveau gouvernement compte un ministre franco-moldave, le titulaire du portefeuille de l’Economie, Stéphane Christophe Bride, les Moldaves, eux, sont plutôt critiques sur le choix du Premier ministre. Chiri Gaburici est en effet une personnalité controversée dans son pays : à 38 ans, cet homme d’affaire qui a fait fortune dans la téléphonie mobile, l’accord d’association avec l’UE et a continué son chemin vers le statut de candidat à l’adhésion – son manque de fermeté vis-à-vis d’une corruption devenue insupportable aux yeux de l’opinion publique.

Le meilleur du journalisme européen dans votre boîte mail chaque jeudi
Read more about the topic

Depuis les années 1980 et la financiarisation de l’économie, les acteurs de la finance nous ont appris que toute faille dans la loi cache une opportunité de gain à court terme. Les journalistes récompensés Stefano Valentino et Giorgio Michalopoulos décortiquent pour Voxeurop les dessous de la finance verte.

Voir l’évènement

Média, entreprise ou organisation: découvrez notre offre de services éditoriaux sur-mesure et de traduction multilingue.

Soutenez un journalisme qui ne s’arrête pas aux frontières

Bénéficiez de nos offres d'abonnement, ou faites un don pour renforcer notre indépendance