"En 2019, l’Europe s’est révélée être un champ de bataille intense et souvent dangereux pour la liberté de la presse et la liberté d’expression", affirment les auteurs du Rapport annuel des organisations partenaires de la Plateforme du Conseil de l’Europe pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes, publié le 29 avril.
Au cours de l’année précédente, la Plateforme a enregistré 142 menaces graves pesant sur la liberté des médias, dont 33 agressions physiques de journalistes. Parmi celles-ci, 27 (82 %) relevaient du niveau 1, qui répertorie les menaces les plus graves à la liberté des médias, une hausse significative par rapport aux années précédentes. La Plateforme a également recensé 17 nouveaux cas de détention et d’emprisonnement, 43 cas de harcèlement et d’intimidation et deux nouveaux cas d’impunité pour meurtre, détaille le rapport. Combinées, "ces alertes témoignent d’une tendance accrue au recours à l’intimidation pour réduire les journalistes au silence, une situation qui appelle des actions urgentes de la part des Etats membres pour protéger le rôle fondamental d’une presse libre dans les sociétés démocratiques.
La situation actuelle de la liberté des médias en Europe est "très insatisfaisante", lit-on. Le rapport révèle que les tentatives politiques de mainmise sur les médias et l’incapacité de nombreuses autorités nationales à maintenir un cadre crédible de protection de la liberté des médias sont désormais "systémiques". Ce rapport veut être "un puissant signal d’alarme" adressé aux Etats membres du Conseil de l’Europe, qui "doivent agir rapidement et avec détermination" pour mettre fin aux atteintes à la liberté de la presse, afin que "les journalistes et autres acteurs des médias puissent informer sans crainte".