Pour un new deal européen

Publié le 18 septembre 2009

L’augmentation de la faim dans le monde a épuisé 80% du budget du Programme alimentaire mondial. Il suffirait d'1% de l'argent injecté dans les banques ces derniers mois pour éviter leur faillite afin de le renflouer. Récemment, le Premier ministre portugais José Sócrates a proposé d'introduire une nouvelle taxe sur les banques. La haute finance devrait-elle contribuer à résoudre un problème qu’elle a crée elle-même ? Certains pensent que oui.

Les limites du modèle des vingt dernières années sont claires : les modèles mathématiques n’ont pas prévu la crise des marchés financiers. Les instruments mêmes avec lesquels nous mesurons la réalité économique peuvent induire des déformations : le président français Nicolas Sarkozy a d'ailleurs demandé au prix Nobel d'Economie Joseph Stiglitz de créer un indicateur pour remplacer le PIB, qui prenne en compte la réalité sociale. Cette même réalité qui, en temps de vaches maigres, se dégrade et génère des drames humains : 23 suicides à France Télécom en un an, qui mettent en cause la gestion de l'entreprise et sa politique de ressources humaines.

Les géants de l'industrie frisent quant à eux la crise de nerfs lorsque l'on leur parle de limiter les bonus des dirigeants. Nestlé a par exemple menacé cette semaine de déplacer son siège de Suisse, si le gouvernement de Berne ne revient pas sur son projet de limiter les revenus des membres du conseil d'administration. Avec 10% de chômage dans l'ensemble de l'Union, la pression pour réformer les lois sur le travail et les droits des travailleurs va s'intensifier. Si Barack Obama essaye d’introduire aux Etats-Unis un système de santé semblable à celui que nous avons en Europe, l’heure ne serait pas venue pour l'Europe de réinventer le new deal ?

R.C.

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