La "Françafrique" en débat

Publié le 15 avril 2011 à 11:38

Libération révèle "ce qu’a fait l’armée française" lors de l’arrestation de Laurent Gbagbo. Le quotidien explique comment les forces françaises ont ouvert le chemin aux milices du nouveau président Alassane Ouattara. Depuis l’arrestation de l'ancien chef d'Etat ivoirien à Abidjan, le 11 avril, la question de l'implication française soulève un débat en France.

Avant d'être élu président, "Nicolas Sarkozy avait proclamé urbi et orbi la fin de la Françafrique mais pour beaucoup, son implication directe et active dans la crise ivoirienne rappelle, à tout le moins, une fâcheuse ingérence digne de cette époque où la cellule africaine de l’Elysée décidait de l’avenir politique des rois nègres", analyse le quotidien burkinabé L'Observateur Paalgacité par Slate Afrique.

L’Humanitécite quant à lui les câbles diplomatiques américains publiés par WikiLeaks en novembre 2010. "En fait de rupture, la Françafrique a opéré, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, une mutation destinée à adapter la relation de la France avec ses ex-colonies d’Afrique à la nouvelle donne internationale dessinée par la mondialisation." Selon les diplomates américains cités par le quotidien communiste,"la France cherche à engager l’UE dans les crises , comme au Tchad et en Centrafrique avec l’Eufor. Elle veut également accroître le rôle de l’ONU dans la gestion de crise, un processus déjà en place en Côte d’Ivoire. Avec cette stratégie, les Français peuvent ainsi se réfugier derrière le paravent européen ou onusien, indique le document."

"Une seule chose est certaine, poursuit le quotidien : Bolloré, Total, Bouygues et France Télécom peuvent respirer; comme le disait un politologue à un quotidien économique, voilà quelques jours, ‘les investisseurs français ont de beaux jours devant eux en Côte d’Ivoire’."

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PourLibération, les cartes doivent être désormais laissées entre les mains des Ivoiriens : "Ainsi va la Côte-d’Ivoire, formellement décolonisée depuis le 7 août 1960. Alassane Ouattara, accusé par ses ennemis jouant du poison de l’ivoirité d’être l’homme de l’étranger, doit au plus vite confirmer son indépendance. Le premier test de son affranchissement sera le sort réservé à son ennemi vaincu, à ses partisans et électeurs. (…) C’est aux Ivoiriens de tracer le chemin difficile entre le devoir de mémoire et la réconciliation, entre la justice et la nécessité de vivre ensemble."

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