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Elections européennes : l’heure n’est plus à l’écologie, mais au nationalisme 

La place qu’occupera la Bulgarie au sein de l’Union européenne dépendra non seulement de la stabilité politique du pays mais aussi des élus qui le représenteront à Bruxelles.

Publié le 28 mars 2024 à 13:41
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2024 s’annonce comme une année charnière. Des élections majeures auront lieu dans plus d’une cinquantaine de pays à travers le monde, y compris en Europe. 2024 est également l’année des élections au Parlement européen, dont l’issue déterminera les grands axes de la politique européenne pour les années à venir.

Les postes les plus influents à pourvoir, à savoir ceux de président de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe (qui représente les Etats membres), le seront pendant la présidence hongroise, sous l’autorité de l’eurosceptique Premier ministre Viktor Orbán (Fidesz, extrême droite). Le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité devra parler au nom du bloc aux quatre coins du monde, alors que celui-ci traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Ce rôle attire de plus en plus de politiciens d’Europe de l’Est, alors que le PPE s’évertue à en limiter les fonctions et envisage même de le remplacer par un poste de commissaire. Enfin, des changements sont attendus tant au niveau du nombre de sièges du Parlement européen – 15 postes supplémentaires ayant été récemment créés – qu’au niveau de sa composition. 

L’année 2024 marquera un tournant, pour la Bulgarie mais aussi l’Union européenne, à la fois sur le plan national et international. Alors que l’Europe met de moins en moins l’accent sur la transition verte, de nouvelles questions peuvent désormais être inscrites à l’ordre du jour, notamment la protection de l’Etat de droit et la stabilité sociale et économique du continent. 

Le succès de l’Union européenne dépendra de la capacité de ses différents organes à faire front commun et à travailler de concert pour produire des réformes efficaces. Malheureusement, cet objectif semble aujourd’hui quasi-impossible à atteindre, compte tenu de la place grandissante qu’occupent les nationalistes radicaux à Bruxelles. 

Le sort de la Bulgarie paraît incertain après la crise politique traversée par le pays. Les changements au sein de la délégation bulgare au Parlement européen risquent d’être significatifs,  d’après Davide Ferrari, associé et directeur de recherche au sein d’EU Matrix, un groupe de réflexion basé à Bruxelles. 

D’après les recherches menées par EU Matrix, le parti au pouvoir, les Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB, centre droit) obtiendra cinq sièges. De leur côté, Nous continuons le changement et Bulgarie démocratique (tous les deux des partis libéraux et pro-européens), en décrocheront chacun quatre s’ils décident de former une coalition, et sans doute un de moins s’ils s’en abstiennent. Trois sièges reviendront à Vazrazhdane (extrême droite), et il en sera de même pour le Mouvement des droits et des libertés (centre). Le Parti socialiste bulgare, quant à lui, ne disposera que de deux sièges. Enfin, de nouveaux visages feront certainement leur apparition au sein du Parlement. 

Qui reste, qui s’en va ? 

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