La rage de Belfast ne faiblit pas

Publié le 18 décembre 2012 à 15:27

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Les violentes émeutes qui secouent Belfast depuis deux semaines ont franchi un nouveau cap dans la nuit du 17 au 18 décembre avec plus d'une douzaine de manifestants arrêtés après avoir jeté des briques sur la police. Le conflit a été déclenché par le vote qui a réduit de 365 à 20 jours par an la présence du drapeau britannique au fronton de l'hôtel de ville. Ce drapeau est un symbole fort du Royaume-Un en Irlande du Nord qui divise les unionistes pro-britanniques aux républicains catholiques.

Des centaines de manifestants unionistes ont envahi les rues de Belfast presque chaque nuit depuis le 3 décembre dernier, construisant des barricades et brûlant des débris. "Ca ne peut pas continuer", crie le Belfast Telegraph à sa Une, alors que les dirigeants unionistes appellent à en finir avec les protestations. Mais pour le chroniqueur Liam Clarke, ces dirigeants ont échoué à montrer leur capacité à mener leurs troupes :

Jusqu'à maintenant, les partis unionistes ont tellement mal géré la situation qu'ils vont avoir du mal à faire rentrer les choses dans l'ordre. C'est la tâche qui leur incombe de transmettre une confiance et une vision à travers un changement - et non de présenter un vote au conseil municipal dans un ultime effort. Plutôt que de nous rapprocher de la Grande-Bretagne, les scènes des semaines passées mettent encore plus de pression sur nos relations que le vote sur le drapeau ne l'aurait jamais fait.

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Pour Martin Fletcher qui s'exprime dans le Times, la vue de Land Rover blindées lui rappelle "les jours sombres de la période des Troubles [terme qui désigne le conflit en Irlande du Nord qui a opposé de la fin des années 60 à 1998 les unionistes loyalistes protestants aux républicains catholiques] étaient de retour" :

Le vote sur le drapeau a provoqué une telle éruption de rage parce que beaucoup de loyalistes le considèrent comme le point culminant d'un assaut républicain incessant sur leur identité rendu possible par les accords du Vendredi Saint [signé entre loyalistes et républicains en 1998]. Ils pensent que les nationalistes ont mieux garanti leurs logements, leurs écoles et leurs équipements qu'eux-mêmes. Il reste à voir si l'agitation actuelle va se tarir ou s'intensifier, mais d'une façon ou d'une autre, l'ambiance reste tendue, détestable et explosive.

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