Les pesticides interdits pour mettre fin au massacre des abeilles

En réponse aux inquiétudes sur le déclin des populations d’abeilles, la Commission européenne a voté, le 29 avril, en faveur d’une suspension, pour une durée de deux ans, de pesticides considérés comme nocifs pour les insectes.

Publié le 30 avril 2013 à 15:34

Quinze des vingt-sept Etats membres ont donné à la Commission le soutien dont elle avait besoin pour interdire l'usage de trois produits chimiques, des “néonicotinoïdes”, sur les cultures attractives pour les abeilles.  
Le quotidien britannique The Independent, qui faisait pression pour bannir ces pesticides, écrit que le Royaume-Uni s’est prononcé contre cette suspension, en raison du manque de preuves scientifiques.
Or le journal rappelle que “plus de trente études scientifiques distinctes ont trouvé un lien entre les néonicotinoïdes [...] et la baisse du nombre d’abeilles”, et que la proposition d’interdiction “était basée sur une étude conduite par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, qui a conclu en janvier que les pesticides constituaient bien un risque pour la santé des abeilles”.
Le quotidien reconnaît que la communauté scientifique est divisée sur cette interdiction. Le Professeur Lin Field,  à la tête du département de biochimie et de protection des cultures de l'Institut de recherche Rothamsted, craint que la décision soit le résultat d’un “lobbying politique” et qu’elle ne conduise les gouvernements à négliger d’autres facteurs. Dr Lynn Dicks, chercheur à l’Université de Cambridge, a quant à lui déclaré que le vote était “une victoire du principe de précaution, qui est supposé sous-tendre la réglementation environnementale”.
Le Daily Telegraph rapporte que certains observateurs agricoles sont inquiets des conséquences non intentionnelles de l’interdiction : ils craignent notamment que des agriculteurs utilisent des pesticides plus anciens, qui sont encore plus dommageables pour les cultures et d’autres espèces.
Cependant, dans un éditorial, The Times défend l’interdiction. Il écrit que cela va ouvrir la voie à une meilleure compréhension de ce qui arrive aux abeilles :

Le moratoire devrait permettre d’évaluer si les colonies d’abeilles se rétablissent en l’absence de néonicotinoïdes. C’est également une opportunité pour une étude compréhensive d’autres causes de cette diminution du nombre d’abeilles, et pour créer une stratégie infaillible pour les faire renaître.

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