950 milliards d’euros
Non seulement le capital est moins taxé que le travail salarié, mais il échappe assez facilement à l'impôt. Mille milliards de dollars, soit environ 950 milliards d'euros, c'est la somme qui correspond aux bénéfices – sur un total de 16 mille milliards de profit – que les grandes entreprises mondiales ont transférés dans les paradis fiscaux en 2022. Il s'agit de dépôts bancaires, d'actions et d'autres titres non déclarés dans leurs pays respectifs. Une somme difficile à imaginer, avec tous ces zéros, et qui correspond, nous apprend Le Monde, au PIB de la Belgique et à celui du Danemark. Additionnés.
Les chiffres proviennent du Global Tax Evasion Report publié le 23 octobre par l'Observatoire européen de la fiscalité. La situation s'est certes améliorée au fil du temps : "Au cours des vingt dernières années, la richesse cachée dans les paradis fiscaux est passée de l'équivalent de 9 % du PIB mondial à 3 %", explique le mensuel français Alternatives économiques(AE). En Europe, ce sont les Pays-Bas, l'Irlande, le Luxembourg et la Belgique qui, ensemble, abritent environ la moitié de ces profits "évadés".
Ecart entre hommes et femmes : travail, médias et pauvreté
Le World Inequality Lab, qui recoupe des données sur l'évolution historique de la répartition des revenus dans le monde et sur les inégalités, explique que les femmes gagnaient environ 30 % du revenu mondial provenant du travail au début des années 1990, contre 35 % aujourd'hui. La parité est encore loin d'être atteinte. Les chercheurs qui ont travaillé sur le rapport (voir la version complète ici) s’intéressent donc au “revenu mondial”, qu’ils calculent comme étant la somme des revenus tirés du travail, salarié ou non, sur une base nationale.
En ce qui concerne la consommation d'informations en ligne, "l'écart entre les hommes et les femmes [dans l'UE] était de 14,5 points (57,2 % contre 42,7 %) en mai 2023", explique une analyse réalisée par The Fix Media sur base de données provenant de 661 fournisseurs d'informations en ligne dans les pays de l'UE. The Fix croise ces données avec une observation du Digital News Report, un rapport rédigé par Reuters expliquant comment les actualités sont structurellement conçues pour une consommation différente selon le genre – l’idée étant qu'un homme lirait davantage le journal en prenant son petit-déjeuner, tandis qu’une femme utiliserait plutôt la télévision ou la radio.
La négligence des questions portant sur le bien-être des femmes coûte la santé, le bonheur et l'émancipation à 340 millions d’entre elles, soit environ 8 % de la population féminine mondiale : tels sont les chiffres qui ressortent du dernier rapport de l'ONU intitulé "The Gender Snapshot 2023". Le document apporte un focus particulier sur une catégorie complètement délaissée : les femmes "âgées". Dans 28 des 116 pays pour lesquels des données sont disponibles, moins de la moitié d'entre elles bénéficient en effet d'une pension.
Une femme à la tête du plus grand syndicat allemand de la métallurgie
Christiane Benner a été élue à la tête d'IG Metall, le plus grand syndicat de l'industrie métallurgique au monde, rapporte Deutsche Welle (DW). IG Metall est un syndicat essentiellement masculin – il compte 20 % de femmes sur un total de plus de 2,2 millions d'adhérents – et n'est pas le premier à avoir une femme à sa tête en Allemagne : Yasmin Fahimi a en effet été élue à la tête de la Confédération allemande des syndicats (DGB) en 2022, tandis que Daniela Cavallo dirige le Betriebsrat, le conseil de représentation des travailleurs de Volkswagen.
Manger les riches
La richesse et la pauvreté sont des problématiques bien réelles, ancrées dans les chiffres, les conditions de vie et les habitudes. Mais c'est aussi une question de symbole et de représentation. Un exemple ? La culture alimentaire. "Hé les pauvres, vous pouvez pas apprendre à préparer un curry végé au lieu de vous enfiler des surgelés dégueulasses ?", titre le magazine français ADN, dans un entretien avec la journaliste Nora Bouazzouni à propos de son dernier livre, Mangez les riches (éditions Nouriturfu). Nora Bouazzouni a déjà travaillé sur les rapports entre alimentation et représentation sociale, notamment sur les liens entre faim et sexisme et entre consommation de viande et machisme.
En France, parmi les 5 % les plus riches, l'espérance de vie des hommes à la naissance est 13 ans plus élevée que les 5 % les plus pauvres, 8 ans pour les femmes. Comment cela s'explique-t-il ? L'obésité, les maladies chroniques telles que le cancer, le diabète et les problèmes cardio-vasculaires touchent davantage les classes à faibles revenus. Mais la réponse qu’on entend souvent fait plutôt référence à une prétendue incompétence : les pauvres sont responsables de leur mauvaise santé – pourquoi ne mangent-ils pas mieux ? Pourquoi ne font-ils pas de sport ? D'un point de vue politique, il conviendrait plutôt de parler d'une "défaillance systémique de nos sociétés".
En d'autres termes ? Face à l'inflation, on explique aux classes populaires comment économiser de l'argent – une pratique qu’on pourrait nommer "richesplainer", croisement du néologisme “mansplaining” et de “riche” – au lieu d'agir au niveau politique pour protéger et revaloriser les salaires et les conditions de travail. Face à l’insécurité alimentaire, on distribue des coupons alimentaires à des pauvres qu’on juge dans le même temps."On tolère que des critiques culinaires testent les 25 meilleures galettes des rois de Paris, alors que les pauvres qui donnent des Kinder Bueno ou des Twix à leurs enfants sont stigmatisés”, lance Bouazzouni. Même le capital social "culinaire" n'est pas le même, selon la journaliste.
Même le travail au noir rapporte : le coût humain des Jeux olympiques de 2024
Les travailleurs migrants sans papiers travaillent. Au noir ou sous contrat, souvent sous de faux noms. Ils sont nombreux sur les chantiers des Jeux olympiques de 2024, un méga-événement auquel la France se prépare en grande pompe. Ces travailleurs se sont mis en grève le 17 octobre dernier, rapporte Nejma Brahim dans Mediapart : 600 d'entre eux ont occupé, accompagnés de syndicats et d'associations, l'un des sites olympiques pour réclamer une régularisation de leur situation. Ces derniers mois, une trentaine d'entreprises ont été touchées par les manifestations de travailleurs migrants sans papiers en région parisienne : le phénomène touche tous les secteurs, en particulier la construction, la restauration et la logistique, et ce bien avant le début des Jeux olympiques – et va bien au-delà du seul domaine du sport.
Sur le corps des femmes
Au Groenland, les victimes de la “campagne du stérilet” réclament justice
Anne-Françoise Hivert | Le Monde | FR et EN (paywall)
C’est une histoire qui semble sortir d'une série télévisée dystopique. À la fin des années 1960, des médecins danois ont posé des stérilets à la moitié des femmes groenlandaises en âge de procréer (à partir de 13/14 ans), parfois sans leur consentement. L'objectif était de réduire le taux de natalité de l'archipel. 67 femmes ont écrit au gouvernement danois pour demander justice.
Avortement en Croatie
VoxFeminae | 3 octobre | HR
Le média féministe croate VoxFeminae, rapporte les données recueillies par le collectif féministe croate fAKTIV, qui a tenté de mettre à jour les chiffres avant Covid-19 pour savoir si l'avortement était praticable en Croatie. fAKTIV a interrogé les 30 établissements autorisés à pratiquer des avortements dans le pays : certains n'ont pas donné de réponse, d'autres sont restés vagues. L'avortement ne serait praticable que dans 14 établissements, mais les données doivent être recoupées avec le nombre d'objecteurs de conscience,tout en prenant en compte le fait que de nombreux établissements qui ne pratiquent pas l'avortement sont situés dans les régions les plus pauvres du pays. VoxFeminae souligne également un autre point important : le prix moyen d'une procédure d'interruption de grossesse représente la moitié du salaire moyen croate, qui est d'environ 560 euros.
L’“Abortion Dream Team” : premier objectif, la dépénalisation
OKO.press l 25 octobre l PL
L'Abortion Dream Team est un groupe polonais fondé en 2016 qui soutient activement les femmes qui souhaitent avorter. Dans une tribune publiée sur OKO.press, le collectif s’attaque à un point clé du débat sur l'interruption volontaire de grossesse : l'article 152 du code pénal polonais, qui punit ceux qui aident à pratiquer des avortements. "Nous voulons que chaque adolescente victime d'une grossesse non désirée puisse compter sur le soutien de ses parents", écrit-il. Des dizaines de mères sont sanctionnées chaque année en Pologne pour avoir eu le geste humain et solidaire d’aider leur fille à interrompre une grossesse non désirée.
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