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Voyager et se faire des amis pour pas cher

Paris-Prague pour 40 euros, Berlin-Rome pour 60 euros... De plus en plus de sites proposent de parcourir l'Europe en partageant un voiture. Economique, écologique et fraternel, ce mode de transport attire particulièrement les jeunes.

Publié le 6 août 2009 à 15:53
Image: ChrisM70

Depuis l'ouverture des frontières européennes, voyager, du cap Nord en Norvège à Chypre, est devenu très facile. Et pour les étudiants ou les jeunes actifs sans le sou, le covoiturage représente la solution la plus adaptée au besoin d'évasion. Bien entendu, la "voiture partagée", plus connue sous l’appellation de "car-sharing" en anglais, est loin d’être une idée nouvelle. Cela fait déjà plusieurs années que la Centrale allemande de covoiturage propose ses services aux usagers souhaitant se rendre d’un point à un autre du continent européen. Sans parler de l’ICS, en Italie ou de la FEDUCO (Fédération française de covoiturage) dont les banques de données, bien que plus récentes, annoncent des débuts tout aussi prometteurs.

Il est difficile de dénombrer les différents sites "sauvages" de covoiturage présents sur la toile, en parallèle des sites commerciaux (avec droits d’admission et règlementations). En France, par exemple, il en existe plus de 80 qui diffusent gratuitement des petites annonces proposant des trajets très économiques. Les sites www.mitfahrzentrale.de en Allemagne, www.roadsharing.com et www.trasportiamoci.it en Italie, www.covoiturage24.com et www.covoiturage.com en France, [www.autospolujizda.cz](http:// http://www.autospolujizda.cz/) en République tchèque sont parmi les plus connus et les plus utilisés en Europe.

Une pratique biocompatible

Animée par une conscience écologique évidente, la philosophie transparente de ces sites tient presque du manifeste. Hormis des coûts de transport très bas, aussi bien pour le conducteur que pour les passagers, un grand nombre d’utilisateurs jugent nécessaire et souhaitable de réduire le nombre de véhicules en circulation sur les routes d’Europe. Il n’est donc pas excessif de parler de la naissance d’un comportement social "biocompatible".

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Ainsi, dans un souci d’éthique et par esprit de curiosité, on peut désormais avoir le réflexe de prendre à son bord une ou plusieurs personnes comme autant de coéquipiers. En fonction du nombre de passagers, le coût d’un aller Paris - Prague en covoiturage s’échelonne entre 40 et 60 euros. A titre de comparaison, selon les tarifs affichés par la SNCF et la DB (Deutsche Bahn), le Paris-Francfort en train avec réservation - qui ne représente que la moitié du trajet entre la France et la République tchèque - s’élève à 106 euros. Et même si l’on pourra toujours objecter qu’il reste les compagnies aériennes low-cost, le coût des trajets vers les aéroports n’est pas à négliger.

Anna a eu l’opportunité de traverser une partie de l’Europe en compagnie de deux Allemands, d’un Tchèque et d’une Marocaine. Au début, cette jeune étudiante américaine venue passer un an à Paris dans le cadre d’un échange universitaire se montrait un peu sceptique. Quand ses amis d’Outre-Rhin lui ont fait part de leur projet consistant à rejoindre les Balkans depuis Berlin, en recourant aux bons offices d’un site de covoiturage, elle n’a pas pu s’empêcher de lever les yeux au ciel.

Aujourd’hui familiarisée avec cette pratique, elle voit d’un autre œil ce mode de déplacement. "J’ai trouvé l’idée un peu saugrenue, mais finalement, j’ai accepté de tenter l’expérience que je n’avais encore jamais faite. J’ignore même si, chez moi, il existe quelque chose du même genre". Et voilà comment tout le monde a su tirer profit de cette petite "eurodyssée" collective. Anna en se mettant à apprendre quelques mots d’allemand et de tchèque, et sa voisine en racontant son Maroc. Anna est retournée chez elle en Amérique. Mais elle a la ferme intention de revenir en Europe. "Ici, tout parait si accessible. Les villes et les lieux semblent si proches les uns des autres et on peut vraiment circuler pour pas cher. J’avoue que je vous envie un peu vous, les Européens."

Lilian Maria Pithan, traduit par Philippe-Alexandre Saulnier

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