
Les attaques constantes des marchés contre les dettes espagnole et italienne n’augurent rien de bon pour la survie de la zone euro. Celle-ci est en effet pratiquement sans défense, car toujours dépourvue des outils politiques nécessaires pour empêcher la spéculation sur les dettes nationales.

Le mois d’août s’annonce comme une épreuve difficile pour l’Espagne et l’Italie. Les investisseurs n’ont pas tenu compte des élections anticipées [qui se tiendront en Espagne le 20 novembre] car c’est un élément marginal face aux facteurs économiques mentionnés ci-dessus ainsi que le rachitisme du potentiel de croissance (avec de la chance, le PIB espagnol atteindra 0,7 % de croissance pour cette année), la stagnation de l’économie mondiale (évidente dans le cas des États-Unis) et la gestion politique calamiteuse de la crise en Europe.
La peste ou le choléra

La marge de manœuvre du gouvernement espagnol l’oblige à choisir entre la peste et le choléra. Si la prime de risque ne baisse pas, l'augmentation du coût du service de la dette engloutira toute velléité de politique publique. La reprise est déjà difficile avec un différentiel de dette supérieur à 100 points de base ; à 400 points de base d’écart, il est impossible de sortir de la stagnation, de créer des emplois et de faire baisser le chômage de manière significative.

Les dés sont jetés. Et face à l’échec des formules les plus orthodoxes, il est nécessaire de chercher de nouvelles voies, passant par une action volontaire et immédiate de la BCE (achat massif de dettes espagnoles et italiennes) et l’acceptation d’une dette européenne se substituant aux dettes nationales.
Zone euro
Le remède ne sera pas disponible de sitôt
Face à la perspective d'une extension de la crise vers l'Espagne, l'Italie et Chypre, "les gouvernements de la zone euro intensifient leurs efforts pour renforcer le plan de sauvetage de 440 milliards d'euros", rapporte le Financial Times. Le 21 juillet, "ils ont convenu de donner au FESF la possibilité de racheter les obligations des gouvernement touchés sur des marchés libres, de leur fournir des lignes de crédit à court terme et des liquidités pour aider à recapitaliser les banques en difficulté". Avec les primes de risque espagnole et italienne en hausse, "la capacité de racheter les obligations espagnoles ou italiennes à des prix dérisoires serait un moyen d'aider à stabiliser les marchés."
"Pourtant, les diplomates et responsables européens ont reconnu que cela prendrait des semaines - voire des mois - avant de pouvoir mettre à profit les nouveaux pouvoirs du FESF", note le FT, qui explique que les responsables de la zone euro accélèrent leur travail pour produire un premier projet. Le texte final devra alors "être signé par les 17 gouvernements de la zone euro, puis subir le processus de ratification qui comprend l'approbation parlementaire dans la plupart de ces pays."
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