Banques ? Quelles banques ?

Les dirigeants européens doivent se réunir le 11 mars pour discuter des plans de sauvetage pour les économies en difficultés et du pacte de compétitivité censé éviter de futures crises de l'euro. Mais ils continuent d'ignorer le problème qui est au coeur de cette crise : la fragilité des banques européennes.

Publié le 7 mars 2011 à 15:22

Mars devrait être le mois des décisions. Les dirigeants européens ont déjà trois sommets prévus. Le premier aura lieu vendredi 11 à Bruxelles. Angela Merkel, Nicolas Sarkozy et leurs homologues des 15 autres pays membres de la zone euro veulent surmonter la crise. On y parlera de l’augmentation des fonds européens à destination des pays fragilisés ainsi que des règles budgétaires que les Etats devront désormais appliquer. Sans oublier le thème favori d’Angela Merkel, le pacte de compétitivité.

Seul un sujet ne sera pas au menu des discussions : la fragilité des banques. Les responsables politiques européens donnent l’impression que cette crise est depuis longtemps une affaire d’Etat, notamment de ceux de la périphérie de la zone euro, comme la Grèce, le Portugal et l’Irlande.

Mais cela n'est pas juste. Cette question concerne aussi les banques, y compris les banques allemandes. Souvenons-nous du sauvetage de l’Irlande à l’automne dernier. L’Europe a forcé l’Irlande à se placer sous sa protection. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, la chancelière allemande soutenait que sauver l’Irlande, c’était sauver l’euro : "Pour maintenir la position de force de l’euro, nous devons supprimer toute faiblesse".

***Lire l'article complet sur le site de la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.

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Vu de Pologne

Gauche et droite européenne s'affrontent sur le pacte de compétitivité

PourDziennik Gazeta Prawna, il s'agit ni plus ni moins que d'une "révolte européenne contre l'Allemagne" : la controverse que le pacte de compétitivité promu par la chancelière Angela Merkel et le président Nicolas Sarkozy a suscitée chez les conservateurs et les socialistes européens illustre "les difficultés que le duo franco-allemand à obtenir un soutien suffisant en sa faveur".

Tant le Parti populaire européen (PPE, centre-droit), dont les dirigeants se sont réunis à Helsinki le 4 mars, que le Parti socialiste européen (dont les dirigeants ont débattu simultanément à Athènes) émettent de sérieuses objections. Les premiers ont déclaré qu'ils n’autoriseraient jamais une "germanisation" des économies des Etats membres, alors que les seconds ont menacé de faire blocageà Bruxelles lors du Conseil européen du 11 mars.

A la place des mesures d'austérité demandées par le pacte de compétitivité, le Premier ministre grec Georges Papandréou, s'exprimant au nom des neuf dirigeants de gauche de l'UE, a proposé l'introduction d'une taxe de 0,05% sur les transactions financières et d’accroître les dépenses publiques de 10,9% au cours des cinq prochaines années, ce qui pourrait créer jusqu'à 8 millions d'emplois. Face à cette très forte opposition, "la dilution d'au moins certaines des dispositions du pacte semble inévitable", conclut Dziennik Gazeta Prawna.

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