UE

Désunie et muette

UE
Publié le 23 octobre 2009

Maintenant que le président tchèque Václav Klaus semble se résigner à signer le traité de Lisbonne, toute l’Union européenne semble pousser un soupir de soulagement. Les optimistes diront que le projet européen pourra enfin aboutir, que l’Union européenne pourra enfin incarner ses ambitions et parler d’une voix forte.

La même semaine, feront remarquer les autres, l’Union a une nouvelle fois montré qu'elle est incapable de parler d’une seule voix. Le 20 octobre, les négociations entre les ministres des Finances européens ont échoué sur l’aide financière que l’UE devrait accorder aux pays en voie de développement afin que ceux-ci puissent participer à la lutte contre le réchauffement climatique. Même un montant revu de moitié à la baisse par rapport aux calculs des experts (30 milliards d’euros) ne passe pas : trop d’Etats ont peur que les contributions ne soient pas équitables. A juste titre, le ministre des Finances néerlandais, Wouter Bos, a qualifié de "honteux" ce manque de consensus, alors que son homologue suédois Anders Borg s’est dit "très déçu".

L'histoire s'est répètée le lendemain : les ministres de l’Environnement ne sont pas parvenus à un accord sur la question la plus sensible, celle des droits d’émission de CO2 non utilisés par les Etats d’Europe centrale. Les négociations montrent aussi que les "petits" Etats ont tendance à mettre la responsabilité sur le dos des "grands" Etats. L’échec des ministres des Finances serait notamment dû à la réticence de l’Allemagne, qui attend la formation de son nouveau gouvernement. On ne peut pas échapper à l’impression que, comme c'est souvent le cas, c’est un prétexte pour repousser la prise de position commune, ou un manque de volonté politique de trouver un consensus. C'est surtout un manque de conscience que si elle n’arrive pas à parler d’une seule voix, l’Europe ne sera pas entendue.

Judith Sinnige

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