L’homme sort du bureau de vote, l’air enjoué et tenant la main de son fils âgé d’une dizaine d’années. En cet après-midi ensoleillé dans un quartier verdoyant de Dublin, il vient de prendre part, de même que la moitié des électeurs du pays, à un référendum sur une révision de la Constitution d’Irlande, et sur certains candidats aux élections locales et européennes.
Lorsque je lui demande s’il souhaite révéler au Irish Times sur qui s’est porté son choix, l’homme en question réagit avec enthousiasme, et se lance dans un discours expliquant en détail les raisons pour lesquelles il a choisi tel et tel conseiller.
“Et les eurodéputés, alors ?”, questionne le correspondant bruxellois.
“Oh …”, hésite-t-il, avant de se tourner vers son fils, l’air perplexe. “Comment avons-nous … as-tu … voté ?”
Les Irlandais considèrent les élections européennes comme des élections de “second ordre”, pour emprunter un terme à la science politique. Ils ont tendance à les prendre à la légère, et il en va de même pour le Parlement européen, malgré le renforcement des pouvoirs de celui-ci ces dernières années. Il n’est donc pas surprenant de voir le choix des eurodéputés laissé à la discrétion d’un enfant de dix ans.
En règle générale, des élections plus importantes doivent être organisées le même jour que les européennes pour obtenir un taux de participation correct. En 2019, celui-ci s’élevait à 49,7 %.
Le scrutin de 2024 ne fera pas exception : les partis politiques tenteront d’appâter les électeurs en organisant les élections locales le même jour, espérant ainsi améliorer la performance de leurs candidats à Strasbourg.
Depuis les années 1980 et la financiarisation de l’économie, les acteurs de la finance nous ont appris que toute faille dans la loi cache une opportunité de gain à court terme. Les journalistes récompensés Stefano Valentino et Giorgio Michalopoulos décortiquent pour Voxeurop les dessous de la finance verte.
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