Sanctionner le Hezbollah, mais quel Hezbollah?

Publié le 23 juillet 2013 à 12:47

Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Huit ont décidé, le 22 juillet, d'inscrire la branche armée du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.

Une décision fortement approuvée par la Süddeutsche Zeitung:

C’est un signal fort. A partir de maintenant, l’UE s’oppose fermement aux terroristes, les appelle par leur nom, les proscrit et leur rend la vie le plus difficile possible. Cela n’empêche pas l’UE de maintenir le dialogue avec la branche politique du Hezbollah [...] car il serait sot d’ignorer que [l’organisation chiite] reste un acteur politique important dont le Moyen-Orient a besoin.

Le Times, en revanche, rejette l’idée que l’on puisse séparer les deux branches du Hezbollah :

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C’est une interdiction bienvenue qui devrait être étendue à toutes les activités du Hezbollah. Croire que l’organisation politique du Hezbollah est hermétique à son aile terroriste est invraisembable. Ils constituent une seule entité, pas deux. Le Hezbollah est composé d’un groupe meurtrier et d’une vitrine pour les relations publiques (...) Il est louable de chercher à décourager le Hezbollah de ses aspirations terroristes et de l’intégrer dans le processus politique libanais et les négociations avec Israël. Mais cela n’arrivera pas tant que l’on ne forcera pas l’organisation à choisir entre le terrorisme et la constitutionnalité. L’UE a franchi une étape importante en insistant auprès d’une organisation terroriste sur le fait que sa stratégie échouera et que ce choix doit être fait.

En France, Le Monde juge la position europénne ”paradoxale”, “comme si une mesure concernant le Liban compensait l’absence de politique en Syrie” :

On imagine que les Européens ont ainsi voulu adresser un message à plusieurs destinataires. Mais il est difficile de ne pas y voir une posture de relative impuissance. Ou du moins un geste symbolique qui traduit l’embarras des Européens face à la tragédie syrienne. (...) Mais cela ne changera guère le cours des choses, ni au Liban, déstabilisé, ni en Syrie, qui est le théâtre d’un drame immense, auquel l’Europe assiste passablement impotente.

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