Des enfants du quartier de Mjølnerparken, Copenhague

A l’avant-garde de la xénophobie

Le Parlement danois vient de durcir les règles du regroupement familial. La Frankfurter Rundschau y voit un pas de plus dans une politique ouvertement agressive envers les étrangers, et qui pourrait se développer sur tout le continent.

Publié le 11 novembre 2010 à 16:34
 | Des enfants du quartier de Mjølnerparken, Copenhague

Il était une fois un petit pays du nord de l’Europe qui était fier, connu et aimé pour sa générosité et son attachement aux valeurs libérales. C’était un exemple pour tous. Il s’agissait du Danemark. A présent, les Danois défraient la chronique par leurs positions xénophobes et se sont dotés des lois sur l’immigration les plus restrictives d’Europe, une véritable insulte à la pensée libérale.

Ils restent toutefois un modèle, même si leurs admirateurs ne sont plus du même bord. “Ce que nous avons décidé sera bientôt une référence pour les autres pays”, se félicite la droite danoise. L’expérience montre qu’elle pourrait bien avoir raison. Les appels à la limitation de l’immigration “non occidentale” se répandent en Europe comme un feu de forêt. Le Danemark fait figure de précurseur en exigeant des mariés étrangers (hors Union européenne) qu’ils soient au moins âgés de 24 ans pour pouvoir demander le regroupement familial au Danemark. Il leur faudra désormais cumuler des points.

**Cet article a été retiré à la demande du propriétaire du copyright.**

Vu du Danemark

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Un mauvais conte de fée

Au lendemain du durcissement des règles du regroupement familial au Danemark, le Jyllands-Posten en appelle au conte d’Andersen Hans le Balourd : "Qui donc la princesse choisit-elle pour époux ? L'un des deux frères très instruits ? Le premier a fait des études et connaît par cœur tout le lexique latin et même trois années du journal de la ville ; le deuxième a d'excellentes qualifications professionnelles : il sait broder des harnais, mais aussi discuter de l'Etat. Hans le Balourd, le troisième frère, n'a pour sa part ni diplôme ni recommandations, et c'est pourtant lui qui conquiert le cœur de la princesse et obtient la moitié du royaume. Morale de l'histoire : l'être humain prime et l'amour se fiche des connaissances factices. C'est la revanche du peuple contre l'élite." Mais, "que ferait la princesse aujourd'hui si elle devait faire venir Hans le Balourd en Europe ?"

La directive européenne sur le droit de séjour, rappelle le quotidien, "interdit toute discrimination fondée sur ‘le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou autres, l'appartenance à une minorité ethnique, la fortune, la naissance, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle’." Le Jyllands-Posten précise que "plusieurs arrêts de la Cour européenne de justice ont interprété ces règles dans un sens très large » et que « l'UE a récemment envisagé de donner plus de poids au principe de l'unité familiale lors de l'instruction des demandes d'asile".

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