Les entreprises de gaz de pétrole liquéfié (GPL) se présentent comme les championnes des collectivités rurales dans le but d'affaiblir les propositions visant à réduire les émissions de carbone produites par le chauffage des bâtiments en Europe, selon des dizaines de courriels de lobbyistes que nous avons consultés.
Le 14 mars, le Parlement européen a adopté une version révisée d'un élément clé de la législation sur le climat, la directive sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD), qui régit l'isolation et d'autres normes pour le bâtiment résidentiel et commercial.
Rédigées dans le cadre de l'objectif de l'UE de réduire ses émissions de 55 % d'ici à 2030, les propositions visent à s'attaquer au tiers des émissions de l'Union générées par le chauffage des bâtiments. L'objectif est de déclencher une vague de rénovations des habitations mal isolées, d'éliminer progressivement les chaudières au gaz neuves et d'accélérer l'adoption des pompes à chaleur et des panneaux solaires.
Mais la directive se heurte à une opposition concertée de la part d'une partie de l'industrie des combustibles fossiles qui fait l'objet de peu de vigilance : les fournisseurs de gaz de pétrole liquéfié, ou GPL, considèrent l'élimination progressive des chaudières comme une menace existentielle pour leur activité évaluée à 40 milliards de dollars.
"Nous pensons que la bonne approche pour les consommateurs vivant dans les zones rurales, qui sont plus vulnérables et plus sujets à la pauvreté énergétique, est la neutralité technologique", a écrit Liquid Gas Europe, une association représetnant l'industrie, dans un courriel adressé aux eurodéputés en février. "Seule une telle approche peut garantir que les zones rurales et non raccordées au réseau ne soient pas laissées pour compte dans le processus de décarbonisation".