Il est courant de dire, au sujet de l'Ukraine, qu'à Kiev règne le chaos politique. Mais ce que l'on passe sous silence dans ce genre d'analyse, c'est que le partenaire occidental le plus important du pays, l'Union européenne, a une part de responsabilité dans cette constante incertitude.
Personne ne niera que la perspective d'une intégration à l'UE a joué un rôle important dans la stabilisation et la démocratisation de l'Europe centrale et orientale après l'effondrement du bloc soviétique. Mais rares sont les politiciens européens qui sont prêts à appliquer le même principe à l'Ukraine. Alors que la participation au processus d'intégration européenne, la perspective d'une entrée dans l'Union et les négociations ont eu un effet positif de Tallinn à Dublin, le fait de refuser cette éventualité à l'Ukraine la prive de l'assistance dont ont profité ses voisins occidentaux.
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Bruxelles est encore loin
"De tous les pays ex-soviétiques, aucun n'importe autant pour l'UE que l'Ukraine - et aucun ne met autant sa patience à l'épreuve", écrit Tony Barber dans le Financial Times. C'est en effet par l'Ukraine que passe 80% du gaz importé de Russie par l'Union, et les fréquentes tensions entre Kiev et Moscou ont des répercussions sur les pays membres qui dépendent entièrement du gaz russe. "Avec 46 millions d'habitants et une frontière de 1 400 km avec quatre pays de l'Union, l'Ukraine est cruciale pour la sécurité du flanc est de l'UE", poursuit le quotidien londonien. "Après la Révolution orange de 2004, certains stratèges de l'UE ont espéré que le chemin vers la démocratie, l'état de droit et la prospérité économique seraient devenus irréversibles en Ukraine".
Mais les choses se sont passées différemment : "la guerre en Géorgie a démontré que Moscou est prête à employer la force pour bloquer l'expansion de l'influence occidentale dans les anciennes républiques soviétiques ; ensuite, la crise a affaibli l'économie ukrainienne. Enfin, la Révolution orange de 2004 a échoué à faire le ménage dans la corruption qui gangrène le monde des affaires, alors que les rivalités personnelles et les relations obscures avec les intérêts russes minent la scène politique". "Toutes ces difficultés, conclut le Financial Times, expliquent pourquoi plusieurs parmi les Vingt-sept rechignent à offrir à l'Ukraine fut-ce une vague promesse qu'elle pourra un jour rejoindre l'UE".
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