“Avons-nous besoin du traité ?” demande l’Expresso dans son éditorial publié au lendemain de la ratification du pacte budgétaire européen par le Parlement portugais le 13 avril.
Le Portugal étant le premier pays européen à avoir donné son feu vert à ce traité controversé, l’Expresso considère que seul “le temps pourra dire si cela a servi à quelque chose”. Et à la question posée dans le titre, le journal portugais donne deux réponses possibles :
Oui, parce que le nouveau pacte budgétaire européen est fondamental si l’Allemagne et les autres pays d’Europe du Nord veulent renforcer la protection et les mécanismes d’assistance de la zone euro. Et non, parce que le traité établit des règles qu'il ne sera quasiment jamais possible de respecter, même par les Etats qui les imposent en ce moment.
L’Expresso ajoute que :
[...] Au mieux, cela servira à s’assurer de l’engagement et de la solidarité des pays les plus forts à l’égard des pays secourus ou à risque. [...] Et cela montrera que l’Eurozone peut aller de l’avant sans laisser de pays à la traîne. [Cela servira à] renforcer la discipline budgétaire dans des pays qui l’ont presque toujours ignorée.
Dans une tribune publiée dans le même hebdomadaire, le sociologue Pedro Adão e Silva annonce que ce traité aura des conséquences manifestes :
Si le traité est respecté à la lettre, les Etats membres les moins développés seront privés des mécanismes d’assistance financière qui permettent de recouvrir leur dette, alors même qu’ils continueront à manquer d’instruments financiers attractifs, qui sont la caractéristique d’un système fédéral. Au final, on aliène la souveraineté, sans aucune compensation.
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Depuis les années 1980 et la financiarisation de l’économie, les acteurs de la finance nous ont appris que toute faille dans la loi cache une opportunité de gain à court terme. Les journalistes récompensés Stefano Valentino et Giorgio Michalopoulos décortiquent pour Voxeurop les dessous de la finance verte.
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