E pluribus unum ?

Publié le 21 août 2009
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Quand on envisage le principe d'une Europe unie, il est difficile de ne pas établir de comparaison avec les Etats-Unis.

Nous autres Européens, tout à nos querelles incessantes sur la ratification du Traité de Lisbonne, l'expansion de la zone euro ou la forme que devrait prendre la politique étrangère de l'UE, nous oublions peut-être que c'est la Constitution américaine qui a servi de socle à un gouvernement central fort. A l'origine, les Etats-Unis étaient une vague confédération d'Etats. Jusqu'en 1792, ils n'avaient pas de monnaie commune, et pendant plus de cent ans, ils n'auraient pas eu dit-on de véritable politique extérieure.

Le succès ultérieur de l'Amérique s'explique non seulement par la vision qu'en avaient les Pères fondateurs, mais aussi par celle des colons anonymes qui traversèrent l'Atlantique en quête de bonheur personnel, ou avec la mission de bâtir un meilleur Nouveau Monde. A partir d'une diversité nationale et culturelle, ils ont développé avec le temps un vigoureux sentiment d'unité et d'identité américaine.

Epuisée par son dernier élargissement et la crise économique mondiale, l'Europe est aujourd'hui divisée par des intérêts nationaux conflictuels et l'absence d'une vision à long terme, qui convainc citoyens et Etats-nations. Le gouffre qui sépare les centres de richesse et les périphéries démunies ne se referme que lentement. Les premiers n'en éprouvent peut-être pas le besoin, les derniers, eux, n'ont peut-être pas les moyens d'accélérer, voire simplement de peser sur ce processus. Caressant le rêve de devenir une puissance douce, l'Europe omet que la force vient de l'unité, et qu'il lui faut un but, comme le dit la devise des Etats-Unis : E pluribus unum, ou “l'union fait la force”. T.J.

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